AIRBUS
Alors que les compagnies aériennes multiplient les reports de livraisons d’avions, Airbus et Boeing assistent à l’effondrement de leur activité. Après vingt ans de croissance quasi continue, le secteur aéronautique est foudroyé en plein vol. L’avionneur européen affiche une perte de 481 millions d’euros au premier trimestre, contre un bénéfice de 40 millions d’euros l’an passé et un chiffre d’affaires en baisse de 15 %, à 10,6 milliards d’euros.
Boeing accuse quant à lui une perte de 641 millions de dollars, contre un bénéfice de 2,1 milliards de dollars en 2019 sur la même période. « La survie d’Airbus est en jeu si nous n’agissons pas maintenant, a lâché Guillaume Faury, le patron du groupe, dans un courrier adressé fin avril aux salariés. Malheureusement, l’industrie aéronautique se relèvera beaucoup plus faible et plus vulnérable qu’avant le début de la crise. » Une façon de dire que le pire est à venir.
Airbus, qui a réduit d’environ 30 % sa production, sera sans doute amené à prendre des mesures sociales plus musclées que le chômage partiel instauré jusque-là pour plus de 3 000 salariés. Son rival américain a confirmé la suppression de 10 % de son effectif à travers le monde, soit environ 7 000 personnes concernées. Pour le 737 MAX, dont la production est arrêtée depuis janvier, Boeing mise dorénavant sur une cadence de 31 appareils par mois courant 2021. Dans les long-courriers, la production du 787 va passer de 14 à 10 appareils par mois en 2020, puis à sept en 2022. Quant au 777/777X, la cadence tombera à trois appareils par mois en 2021.
C’est désormais certain : la crise va s’installer dans la durée. Le trafic aérien s’est effondré d’environ 80 % dans le monde et va mettre des années à revenir au niveau de 2019. La production d’avions commerciaux assurée par Airbus et Boeing pourrait chuter de 48 % en 2020, passant de 1 780 à 935 appareils, prévoit le cabinet Oliver Wyman. La production pourrait s’élever à 1 107 appareils en 2021 puis 1 392 en 2022. Le segment des courts et moyen-courriers pourrait vite reprendre des couleurs, avec 1 093 livraisons en 2022 (contre 1 422 estimés avant crise) et 1 328 en 2024 (contre 1 549). Mais celui des long-courriers risque d’être durablement touché : le niveau atteint en 2019 (372 appareils) pourrait plafonner et atteindre 272 avions en 2024. Un effondrement qui risque de provoquer une déflagration au sein de la myriade d’équipementiers et de sous-traitants, qui fournissent plus de 50 % de la valeur ajoutée de chaque avion produit.RÉAGIR À CET ARTICLE
Source: Usine Nouvelle PUBLIÉ LE 10/05/2020 À 13H30
BOEING
Publié le 23/04/2020 à 07:31 La Dépèche
l’essentielBoeing devrait supprimer 10% d’emplois dans sa division aviation civile en raison des conséquences de la crise sanitaire qui a conduit des compagnies aériennes à reporter ou annuler des commandes et des déboires du 737 MAX.
L’avionneur Boeing, confronté à la crise sanitaire et aux déboires du 737 MAX, devrait supprimer 10% d’emplois dans sa division aviation civile, ont indiqué ce mercredi deux sources proches du dossier. Cette cure d’austérité devrait affecter les programmes long-courriers 787 et 777 et le monocouloir 737 MAX, ont ajouté ces sources sous couvert d’anonymat.
Elle pourrait concerner jusqu’à 7000 postes : Boeing emploie plus de 160 000 personnes à travers le monde, dont 70 000 dans l’Etat de Washington (nord-ouest), où sont assemblés la plupart de ses avions civils. Seule une partie du 787 est produite en Caroline du Sud.
Conscient du tollé politique que ces licenciements pourraient susciter car ils interviennent au moment où Boeing demande 60 milliards de dollars d’argent public pour lui et ses fournisseurs, David Calhoun, le directeur général, souhaite les officialiser avant de débuter des négociations délicates avec le gouvernement fédéral, d’après les sources. Contacté, le constructeur aéronautique, qui doit débuter les discussions dans quelques jours avec le Trésor, n’a pas souhaité commenter directement les informations. Le gouvernement fédéral conditionne son aide à l’engagement des entreprises à ne pas procéder à des licenciements une fois qu’elles ont reçu l’argent du contribuable.
Des départs volontaires
« Nous proposons un programme de départs volontaires pour permettre aux employés américains (…) qui veulent quitter l’entreprise de le faire avec une rémunération des prestations sociales », a déclaré le groupe dans un courriel. « Ce programme vise à réduire la taille de nos effectifs via des mesures volontaires et, plus important, de minimiser de futures mesures concernant les effectifs », a-t-il ajouté.
Le vaste plan historique de 2200 milliards de dollars pour stabiliser l’économie américaine, durement affectée par les mesures draconiennes pour endiguer la pandémie du coronavirus, prévoit une enveloppe de 17 milliards de dollars pour des entreprises essentielles à la sécurité nationale.
Boeing, qui est également un des principaux fournisseurs du Pentagone à qui il livre des tankers et des avions de combat, est considéré par de nombreux experts comme le futur récipiendaire de ce coup de pouce sur-mesure. L’avionneur peut également solliciter le programme de prêts de 600 milliards de dollars, sous la forme de prêts garantis, destiné aux grandes entreprises dans le cadre du plan d’assistance américain.
Le transport aérien en chute libre
Les mesures de confinement, les interdictions d’entrée sur le territoire et le recours massif au télétravail pour endiguer la propagation du Covid-19, ont fait brutalement chuter le transport aérien dans le monde entier.
Cette crise a conduit les compagnies aériennes à annuler des commandes de nouveaux avions et/ou reporter de plusieurs années les livraisons d’aéronefs prévus cette année. Le loueur d’avions Avalon a annulé récemment une commande pour 75 Boeing 737 MAX, idem pour le groupe chinois China Development Bank qui ne veut plus de 29 Boeing 737 MAX.
Boeing ne sait pas ce que vont devenir des commandes passées par Norwegian Air pour 92 appareils de la famille 737 MAX et 5 long-courriers 787, après que la compagnie a mis en faillite quatre filiales européennes.
« Il n’y a aucun doute que l’aviation civile aura un autre visage quand nous allons nous rétablir de la pandémie. Il est encore très tôt de dire quel sera ce visage, notamment en termes de flotte des clients (…) et de demande », souligne Boeing. La crise sanitaire a déjà causé des dégâts chez Boeing : le géant de Seattle a dû fermer temporairement ses usines aux Etats-Unis et vient de les rouvrir cette semaine mais la production reprendra de façon graduelle.
La valeur de l’entreprise a fondu : Boeing a perdu près de 108 milliards de dollars de capitalisation boursière depuis janvier ; son action a chuté de 57%.
La crise du 737 MAX
Boeing est par ailleurs toujours englué dans les difficultés du 737 MAX, cloué au sol depuis plus d’un an après deux accidents rapprochés ayant fait 346 morts. Les incertitudes entourent le calendrier de sa remise en service. Des sources proches du dossier avaient indiqué mi-avril que le vol test du 737 MAX modifié, nécessaire au feu vert des régulateurs, qui devait avoir lieu en avril avait été repoussé en mai.
Boeing devrait également changer le patron du programme 737 MAX.
Des annonces pourraient intervenir sur tous ces points dans la soirée, ont dit ces sources mais il n’est pas exclu que Boeing le fasse aussi le 29 avril prochain lors de la publication de ses résultats du premier trimestre.
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